Je me demande ce que ça veut dire « être visible ».
Il me semble que sur les réseaux sociaux, ça passe encore par des chiffres. Nombre d’abonnés, nombre de vues, nombre de réactions, nombre de commentaires…
Pour faire du chiffre, il faut satisfaire un certain nombre de critères. Parler de certains sujets plus porteurs que d’autres. D’une certaine façon. En y ajoutant des visuels bien définis.
Être visible : se conformer pour accumuler ?
Donc c’est ça être visible. Se conformer. Pour accumuler. Et mieux vaut être dans les bons cercles. Pour être coopté et augmenter ses chances. De visibilité.
Finalement, quel que soit le sujet abordé, qu’il s’agisse d’écologie, de bien-être au travail, de spiritualité ou encore de grande remise en question du monde tel qu’il est, nous sommes encore et toujours aliénés aux schémas de pensée et d’agir qui nous ont amenés là où nous en sommes maintenant.
Rien ne change.
Outils et usages
Et ce ne sont pas les outils qui sont responsables de tout ça.
C’est nous.
C’est l’usage que nous en faisons.
Nous restons, dans nos usages, bloqués par nos vieux réflexes du passé, ceux du « monde d’avant », ceux qui ne feront pas avancer l’humanité.
Peut-être que je généralise, par simplicité. Peut-être. Peut-être que je me trompe complètement, mais bon…
Donc.
Je me suis beaucoup questionné sur cette problématique du visible.
Parce que moi aussi j’avais besoin d’être visible, de pouvoir bâtir une communauté, de vendre mes produits, mes services… de développer ma petite entreprise.
Et je souffrais de ne pas y arriver.
Je regardais mes publications faire de moins en moins de vues en me disant que tout était perdu.
Que je n’y arriverais jamais et que je resterais, une fois de plus, coincée dans le niveau des losers.
Alors, j’ai râlé un peu.
Histoire de.
Ça n’a pas servi à grand chose, évidemment.
Du coup, j’ai plutôt essayé de réfléchir. Et de changer mon usage de ces outils.
Changer ses usages et sa façon de voir les choses
Mais surtout de changer ma façon de voir les choses.
Je me suis demandée si, finalement, l’aspect invisible des choses n’était pas le plus important. Je me suis dis que, au delà de ce qui se voit, qui est quantifiable et opposable, il y a ce qui ne se voit pas, ce qui m’échappe, dont je ne peux rien dire mais qui, peut-être, à un effet que je ne mesure pas.
Et peut-être que cet effet est plus important et impactant que n’importe quel effet visible.
En posant des mots ici, j’offre quelque chose à l’Univers. Et j’engage un processus que je rapproche du « donner – recevoir – rendre », en référence à la théorie du don- contre don, dont Marcel Mauss fait état dans son Essai sur le don.
Ce qui se passe après ne m’appartient pas ou plus.
Je laisse alors faire les choses en me disant que, peut-être que, de façon subtile et invisible, il se passera quelque chose.
Et que, quoi qu’il arrive, il s’est d’ores et déjà passé quelque chose en moi, pour moi. Et que ça, c’est un effet positif dont je peux décider de me satisfaire.
Passer du visible à l’invisible en somme.
Du matériel à l’immatériel.
Et ajouter une dimension à ma pensée.
Une dimension magique… en quelque sorte.
Pour évoluer et ne pas rester bloquée dans de vieux schémas de pensée frustrants et stériles 🙂