Je regarde le monde s’agiter et je le comprends de moins en moins. Je regarde le monde s’agiter et j’ai une furieuse envie d’y résister.
Parfois j’ai l’impression qu’on commence à changer et puis je creuse un peu et je me dis qu’on entame juste un nouveau cycle.
Dans ce nouveau cycle, on parle de développement personnel, de bienveillance, de créativité, d’intuition, de spiritualité.
Et ça donne envie.
Mais, au final, même si les mots ont changé, la mécanique est toujours la même.
Il y a toujours des leaders et des suiveurs. Des influenceurs et des followers. Des visibles et des invisibles.
Il y a toujours une injonction à la réussite.
Aujourd’hui, elle est encore plus pernicieuse puisqu’elle concerne notre être profond.
Pas seulement le professionnel ou le citoyen.
Elle est encore plus pernicieuse parce que c’est impossible de critiquer des intentions aussi bonnes que la gratitude ou la bienveillance.
Je regarde le monde s’agiter et je me dis que, peut-être, il est temps de sortir de la matrice.
Arrêter de s’agiter pour un temps pour arrêter de la nourrir.
Cette matrice qui grandit de notre agitation et de nos belles paroles.
Et juste, au moins l’espace d’un instant, tenter de lui résister en laissant fleurir le rien.
Et, sinon, je crois que prendre le temps, à contre-courant, d’envoyer de jolies cartes postales, ça peut aider…
Ecrire juste pour le bonheur d’offrir du temps à ceux que l’on aime. Et ça, c’est aussi une forme de résistance.