C’était en 1998. J’avais 20 ans 😊
Je suis arrivée dans ce lycée agricole, près d’Annecy, après deux années bien éprouvantes.
J’avais lamentablement échoué en prépa Véto, bifurqué sans grande conviction vers une fac de bio et c’est par hasard (mais le hasard existe-il vraiment ? 😉) sur un télésiège que j’avais appris l’existence d’un BTSA Gestion et Protection de la Nature qui s’effectuait en 1 an après un BAC+2.
Je m’étais alors dit « c’est ce qu’il me faut ».
J’avais déposé mon dossier et je m’étais retrouvée sur liste d’attente.
J’avais donc décidé de partir au Canada.
A la toute fin de l’été, alors que je commençais à me préparer pour passer un an très loin, j’avais finalement été acceptée.
Dans mon souvenir, c’est arrivé dès le tout premier cours. Pascal, qui devait être prof d’aménagement ou quelque chose comme ça, nous a conseillé de lire un livre avant de commencer.
« La peur de la nature » de François Terrasson, publié en 1988.
Indispensable.
J’ai vainement tenté de le retrouver dans ma bibliothèque.
Je ne pourrais donc en parler que de façon approximative mais je vous conseille vraiment de lire.
Dans ce livre, l’auteur, naturaliste, Maître de conférences au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, analyse notre rapport à la nature et pose la thèse selon laquelle notre tendance à la détruire vient de notre peur du sauvage.
De notre peur de notre propre animalité.
Que, si nous essayons de contrôler, dominer, maîtriser, gérer, cette nature c’est parce qu’elle fait écho à ce qu’il y a de sauvage, d’indomptable, d’instinctif, de naturel en nous.
Et que ça nous terrifie.
Nous tentons désespérément d’avoir le contrôle sur ce qui nous est extérieur pour éviter de nous confronter à notre intériorité.
Dominer la nature, la soumettre, c’est essayer d’étouffer la part instinctive, intuitive, sauvage en nous.
Enfin, c’est ce que j’en ai retenu.
Ce qui me semble évident aujourd’hui, c’est que nous ne changerons pas le monde si nous ne changeons par notre rapport à notre monde.
Questionner notre lien au vivant me semble essentiel.
Se (re)penser comme un simple élément d’un ensemble d’êtres vivants avec lesquels nous sommes en interaction également.
Restons sauvages donc ! 😊
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Illustration : affiche faite spécialement pour mes marchés à venir. Disponible en N&B et en couleurs.
N’hésitez pas à me contacter si elle vous plait 🙂