Y’a baleine sous gravier

Y’a un paquet de trucs sous la surface.
Parfois des trucs énormes.
Et de là haut, on ne sent que quelques remous.
Au début, c’est pas très violent.
Ça tangue un peu. Juste de quoi éviter l’ennui du trop plat.
On sent bien qu’il y a des machins dans les profondeurs.
Mais on n’a pas trop envie d’aller y voir.
Trop sombre. Trop profond. Trop inconnu. Trop flippant.
Alors, on vogue tranquillement au-dessus. 
Plus ça va, plus on se prend de belles grosses vagues.
Et on en reprend.
Bizarrement, ce sont souvent les mêmes.
Elles viennent et reviennent.
On manque régulièrement de chavirer.
Mais on finit par trouver un moyen de continuer.
On attend que ça passe. 
On ne bouge pas. 
On se dit que si on ne regarde pas, ça n’existe pas 😉
Sauf que l’embarcation est fragilisée. 
De plus en plus.
On a beau la changer. 
En prendre une plus belle, plus grosse, plus solide, plus moderne…
Ça continue.
Aie…si on ne veut pas couler.
Va bien falloir finir par plonger.
Allez voir dans les profondeurs.
Sonder les abysses.
S’acoquiner avec les failles et les bidules moches.
Y trouver quelques trésors, les apprivoiser.
Imaginer une relation nourrie et fluide avec tout ça.

Pour que quelle que soit l’embarcation, elle soit capable de danser avec les flots.

Et nous avec 😊